« La francophonie est de la lumière détoile morte »,
« Manifeste pour une littérature monde en français » paru en ouverture du Monde des Livres - daté du Vendredi 16 mars - et signé par 44 écrivains
Le dernier festival Étonnants Voyageurs faisait de la Francophonie le thème de son édition 2007… Et profitant de cela, quelques 44 écrivains dont Didier Daeninckx et Gary Victor ont réfuté l’idée de littérature francophone au profit de l’émergence d’une « littérature monde en Français ».
Jouer sur les mots ? Peut-être… Dans un manifeste paru dans Le Monde en mars dernier, un collectif d’écrivains dénonce ce que le mot « francophonie » peut avoir de péjoratif pour eux, « écrivain de la périphérie » tout juste tolérés par leur homologues français. De ce fait, ils font de l’idée même de la francophonie une idée dépassée. Selon eux la francophonie marginaliserait les écrivains non français mais écrivant en langue française. Vu de cette façon, la francophonie serait tout bonnement une notion excluante, cloisonnante. Des auteurs qui critiquent par là la suprématie des écrivains français en France à un moment où la littérature francophone, ou littérature monde (à chacun de choisir), est de plus en plus florissante. « Francophonie dernier avatar de la colonisation », ce manifeste est-il un acte de décès de la francophonie ? D’abord la francophonie ne se réduit pas à la littérature. Et que l’on parle de francophonie ou de « Littérature Monde en français », ce que l’on peut constater est bien un renouveau, une affirmation de ces auteurs, trop longtemps mis à l’écart en France, forts de leur succès récents : le Goncourt, le Grand Prix du roman de l’Académie française, le Renaudot, le Femina, le Goncourt des lycéens, décernés le même automne à des écrivains d’outre-France. Qu’on se le dise cela montre bien le dynamisme du français à travers le monde francophone, et nous devrions tous nous en réjouir. Peu importe les mots finalement la reconnaissance de ces écrivains de langue française est bien plus importante, le dernier festival Étonnants Voyageurs mettant à l’honneur ces écrivains n’en est-il pas une preuve ?